Antonia Baehr (DE), Latifa Laâbissi (FR)
Consul et MeshieAu début du XXe siècle, les chimpanzés Consul et Meshie vivaient comme des humains, chez les humains, et avaient fini par se considérer eux-mêmes comme tels. Antonia Baehr et Latifa Laâbissi revêtent leurs identités simiesques, sans garantir l’historiquement correct. Fortement poilues et libres de moeurs, impertinentes et impudiques, ces deux guenons humaines occupent une installation visuelle de Nadia Lauro. «Consul Baehr» et «Meshie Laâbissi» s’exposeront pendant trois heures et demie durant lesquelles les spectateurs et spectatrices seront invité·x·es à rester aussi longtemps que possible et faire une véritable expérience du temps avec les artistes.
Chorégraphe, performeuse et cinéaste, Antonia Baehr s’intéresse aux règles et lois qu’une société́ (et notamment l’espace du théâtre) assigne aux corps, afin de les rendre compréhensibles et reconnaissables. Dans ses travaux, elle agit souvent avec des partenaires, Neo Hülcker, Andrea Neumann, Latifa Laâbissi ou Valérie Castan, dans une forme qui privilégie le changement de rôles : hôte ou invité. Sa dernière collaboration avec Lucile Desamory, Die Besondere Perücke, est créée à Leipzig en février 2020.
Chorégraphe et danseuse, Latifa Laâbissi mêle les genres et redéfinit les formats, au fil de créations qui font entrer sur scène un hors-champ multiple. La mise en jeu de la voix et du visage comme véhicule d’états minoritaires devient indissociable de l’acte dansé dans Self portrait camouflage (2006) et Loredreamsong (2010). Depuis 2011, Latifa Laâbissi assure la direction artistique d’Extension Sauvage, programme artistique et pédagogique en milieu rural. En 2021, sa création La Nuit tombe quand elle veut est présentée dans de nombreux festivals (notamment le Festival d’Automne à Paris) et en tournée. En mai 2022, Fugitive Archives est une commande pour 8 danseuses, pour le CCN-Ballet de Lorraine.
Antonia Baehr et Latifa Laâbissi ont déjà travaillé ensemble : en 2018, quand elles créent la performance Consul et Meshie, et en 2019, sur la vidéo Moving Backwards du duo d’artistes Pauline Boudry et Renate Lorenz, présentée au Pavillon suisse de la 58e Biennale de Venise.
Conception et interprétation : Latifa Laâbissi et Antonia Baehr. Installation visuelle: Nadia Lauro. Figures: Antonia Baehr, Latifa Laâbissi et Nadia Lauro. Son et lumières: Carola Caggiano. Diffusion / production: Fanny Virelizier (Figure Project) / Alexandra Wellensiek (make up productions). Administration: Marie Cherfils. Mira’s Morning Song: Rayna Rapp pour sa fille Mira Rapp-Hooper, dans Primate Visions: Gender, Race, and Nature in the World of Modern Science, Donna Haraway, 1989, interprété par Danielle et Jean-Yves Auvray. Conception du « French Theory Memory » : Hilà Lahav.
Production: Figure Project / make up productions. Coproduction: HAU Hebbel am Ufer, Berlin (Allemagne) ; Le Magasin des horizons, Grenoble (France) ; Xing / Live Arts Week VII, Bologne (Italie) ; CCN2, Centre chorégraphique national de Grenoble (France). Avec le soutien du Hauptstadtkulturfonds et du Senatsverwaltung für Kultur und Europa.
Remerciements: Vinciane Despret, Donna Haraway, Les Laboratoires d’Aubervilliers, Melanie Poppe, Rayna Rapp, Constanze Schellow, Emilia et Kathrin Schlosser, Mia Sellmann, l’équipe du Hau Hebbel Am Ufer, Jean-Yves et Danielle Auvray.