Arsenic
© Anya Weber

Antonia Baehr (DE), Latifa Laâbissi (FR)

Consul et Meshie

14.05–14.05.2023performance, installationFête de la Danse

Au début du XXe siècle, les chimpanzés Consul et Meshie vivaient comme des humains, chez les humains, et avaient fini par se considérer eux-mêmes comme tels. Antonia Baehr et Latifa Laâbissi revêtent leurs identités simiesques, sans garantir l’historiquement correct. Fortement poilues et libres de moeurs, impertinentes et impudiques, ces deux guenons humaines occupent une installation visuelle de Nadia Lauro. «Consul Baehr» et «Meshie Laâbissi» s’exposeront pendant trois heures et demie durant lesquelles les spectateurs et spectatrices seront invité·x·es à rester aussi longtemps que possible et faire une véritable expérience du temps avec les artistes.

Cho­ré­graphe, per­for­meuse et cinéaste, Anto­nia Baehr s’intéresse aux règles et lois qu’une socié­té́ (et notam­ment l’espace du théâtre) assigne aux corps, afin de les rendre com­pré­hen­sibles et recon­nais­sables. Dans ses tra­vaux, elle agit sou­vent avec des par­te­naires, Neo Hülcker, Andrea Neu­mann, Lati­fa Laâbissi ou Valérie Cas­tan, dans une forme qui pri­vi­lé­gie le chan­ge­ment de rôles : hôte ou invité. Sa der­nière col­la­bo­ra­tion avec Lucile Desa­mo­ry, Die Beson­dere Perücke, est créée à Leip­zig en février 2020.

Cho­ré­graphe et dan­seuse, Lati­fa Laâbissi mêle les genres et redé­fi­nit les for­mats, au fil de créa­tions qui font entrer sur scène un hors-champ mul­tiple. La mise en jeu de la voix et du visage comme véhi­cule d’états mino­ri­taires devient indis­so­ciable de l’acte dansé dans Self por­trait camou­flage (2006) et Lore­dream­song (2010). Depuis 2011, Lati­fa Laâbissi assure la direc­tion artis­tique d’Extension Sau­vage, pro­gramme artis­tique et péda­go­gique en milieu rural. En 2021, sa créa­tion La Nuit tombe quand elle veut est pré­sen­tée dans de nom­breux fes­ti­vals (notam­ment le Fes­ti­val d’Automne à Paris) et en tour­née. En mai 2022, Fugi­tive Archives est une com­mande pour 8 dan­seuses, pour le CCN-Bal­let de Lorraine.

Anto­nia Baehr et Lati­fa Laâbissi ont déjà tra­vaillé ensemble : en 2018, quand elles créent la per­for­mance Consul et Meshie, et en 2019, sur la vidéo Moving Back­wards du duo d’artistes Pau­line Bou­dry et Renate Lorenz, pré­sen­tée au Pavillon suisse de la 58e Bien­nale de Venise.

Conception et interprétation : Latifa Laâbissi et Antonia Baehr. Installation visuelle: Nadia Lauro. Figures: Antonia Baehr, Latifa Laâbissi et Nadia Lauro. Son et lumières: Carola Caggiano. Diffusion / production: Fanny Virelizier (Figure Project) / Alexandra Wellensiek (make up productions). Administration: Marie Cherfils. Mira’s Morning Song: Rayna Rapp pour sa fille Mira Rapp-Hooper, dans Primate Visions: Gender, Race, and Nature in the World of Modern Science, Donna Haraway, 1989, interprété par Danielle et Jean-Yves Auvray. Conception du « French Theory Memory » : Hilà Lahav.


Production: Figure Project / make up productions. Coproduction: HAU Hebbel am Ufer, Berlin (Allemagne) ; Le Magasin des horizons, Grenoble (France) ; Xing / Live Arts Week VII, Bologne (Italie) ; CCN2, Centre chorégraphique national de Grenoble (France). Avec le soutien du Hauptstadtkulturfonds et du Senatsverwaltung für Kultur und Europa.
Remerciements: Vinciane Despret, Donna Haraway, Les Laboratoires d’Aubervilliers, Melanie Poppe, Rayna Rapp, Constanze Schellow, Emilia et Kathrin Schlosser, Mia Sellmann, l’équipe du Hau Hebbel Am Ufer, Jean-Yves et Danielle Auvray.